Ce dimanche-là, je voulais plutôt aller voir La loi du marché de Stéphane Brizé et puis au dernier moment j'ai demandé des tickets pour Arnaud Desplechin. Je n'ai jamais été déçue par les films de Desplechin ; j'aime ses histoires de famille et d'amour torturées, ses personnages lettrés et compliqués, la théâtralité de ses dialogues. J'aime aller au cinéma pour voir du cinéma et pas de la télévision !
Trois souvenirs de ma jeunesse : Paul Dédalus va quitter le Tadjikistan. Il se souvient...
De son enfance à Roubaix...Des crises de folies de sa mère...Du lien qui l'unissait à son frère Ivan, enfant pieux et (un tout petit peu) violent...Il se souvient de ses seize ans...De son père, veuf inconsolable...De ce voyage en URSS où une mission clandestine l'avait conduit à offrir son identité à un jeune homme russe...Il se souvient de ses études à Paris, de sa rencontre avec le docteur Behanzin, de sa vocation naissante pour l'anthropologie...Et surtout, Paul se souvient d'Esther. Les premières parties sont mes préférées mais se sont aussi les plus courtes. La première est consacrée à l'enfance avec une mère folle et une fratrie délaissée mais soudée. La seconde nous emmène presque dans un film d'espionnage. Cette période de guerre froide avec l'URSS est toujours propice à fantasmes et exotismes. La dernière partie est consacrée à une histoire d'amour étrange. On guette la folie d'Esther ; on s'exaspère de la lâcheté de Paul ; on attend la fin (quelle autre issue, le spectateur se devrait-il attendre de cette hsitoire d'amour bizarre) et elle arrive, scène de colère dans un bar, bien des années après.
Un film sur l'enfance, l'adolescence, servi par de jeunes acteurs inconnus mais excellents, une atmosphère pauvre, bohème et érudite. Desplechin, c'est bien.
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